Olivier Debré (1920-1999)

Figure prédominante de l’abstraction lyrique, Olivier Debré est majoritairement connu pour ses toiles monumentales, mais aussi pour ces plus petits formats (dessins et estampes), qui transcrivent aussi bien la grande et douce énergie abstraite et colorée de son travail.
Dans son travail sur toile comment dans ses dessins et ses estampes, Olivier Debré a abondamment exploré la notion conceptuelle du signe, des années ‘50 jusqu’à sa mort. Selon lui, le signe est le miroir d’une émotion, l’incarnation d’une réalité sensible qui devient visible, et qui participe à la réinvention des formes conventionnelles. À la différence des figures dans l’art figuratif, le signe, lui, est immanent, et témoigne de la rencontre entre le peintre et la véritable nature des choses qui l’entoure.

Ses signes-personnages, majoritairement noirs sur fond blanc et dessinés à l’encre de Chine, sont très calligraphiques et font foi de l’intérêt de l’artiste envers ce domaine, et notamment envers l’écriture hébraïque. Les figures, les corps deviennent signes, et c’est la ferveur du geste de l’artiste qui leur donne vie et qui leur octroie une portée presque spirituelle. Olivier Debré se dédie ensuite à ses signes-paysages, des compositions abstraites, très colorées et fluides, elles aussi marquées d’une grande spontanéité du geste. Ses signes-paysages sont la trace de ses périples, passant par ses retraites en Touraine sur les bords de Loire à ses voyages en Extrême Orient en 1989-1990. Ses signes-paysages sont très souvent parsemés d’une couleur dominante, “le jus”, qui se trouve traversée et rehaussée par des signes gestuels en bordures et aux couleurs contrastantes. La gestualité, les effets de couleur et la lumière structurent ces espaces en mouvement qui retranscrivent les sens et les sensations de l’artiste et font appel à ceux du spectateur.